Technique et vocabulaire

L'escrime a ses codes, et son vocabulaire !

 

La garde

Unique position permettant d’être à la fois prêt pour l’attaque et la défense. Cette position fléchie sur les jambes, le buste droit, les épaules effacées, les pieds en angle droit écartés en fonction de la taille de l’individu, de 30 à 50 cm, les talons sur la même ligne, permet mobilité, équilibre, poussée dans des actions de jambes tel que la fente, la flèche, les différents déplacements bonds… Les bras placés différemment suivant les armes donnent vitesse, équilibre et précision. De sa bonne exécution dépend tout ce que l’on peut réaliser en escrime.

 

Les déplacements

Les principaux déplacements, appelés "fondamentaux", sont :


  • La marche : permet de s'approcher de l'adversaire pour l'attaquer. 
    Principe : déplacement vers l’avant, en partant de la position de garde. Au départ du mouvement, léger soulèvement de la pointe du pied avant et déplacement de celui-ci vers l’avant par une poussée de la jambe arrière, le talon rasant le sol. (L’amplitude de ce déplacement est tributaire de la taille du tireur et varie de 20 à 50 cm environ) Le pied arrière venant se repositionner à la distance initiale correspondant à la garde. Le déplacement des différents segments sera coordonné et le plus « léger » possible, ce qui permettra vitesse, équilibre, rythme, blocage…
    Pour le changement de rythme, il faudra privilégier les petites marches permettant un meilleur équilibre et moins de risque d’être attaqué durant le déplacement.

  • La retraite : permet de s'éloigner de l'adversaire pour éviter de se faire toucher.
    Principe : déplacement vers l’arrière, mouvement inverse de celui de la marche ; en partant de la position de garde : déplacement du pied arrière provoqué par une poussée de la jambe avant. La pose du pied arrière sera faite plus particulièrement avec « l’avant » du pied puis ramener le pied avant dans la position initiale de la garde en maintenant le même écart entre les deux pieds. Dans les développements, l’équilibre est très important. C’est le placement du buste droit (placé au centre du « polygone de sustentation » de la position de garde) qui est le facteur d’efficacité, d’une bonne mobilité vers l’avant ou l’arrière. Les déplacements sont faits sur les jambes fléchies et sans élévation de la position de garde.

  • Le développement (souvent appelé la fente) : permet de « fondre » sur l'adversaire.
    Principe : en partant de la position de garde, action mobilisant les bras et les jambes de l’escrimeur. Cette action nécessite une très bonne coordination bras et jambes. Le bras armé s’allongeant en priorité pendant que les jambes exécutent la fente. Celle-ci est provoquée par une poussée explosive de la jambe arrière et du déplacement de la jambe avant vers l’avant le talon rasant le sol. Pour une efficacité maximum, ce mouvement doit partir d’une position fléchie que nous avons évoquée dans la garde et se terminer par « quelques points clés » : l’arrivée du pied avant par le talon, la jambe arrière tendue et le pied arrière à plat (équilibre), la jambe avant formant un angle droit (tibia, fémur), le buste droit, le bras arrière étant projecteur (vitesse) et équilibreur. Nous ne pouvons par étudier le mouvement de la fente sans parler du retour en garde. Il se compose dans l’ordre par le déverrouillage du genou, de la jambe arrière, de la poussée de la jambe avant aidée par le repositionnement du bras arrière. Il est important que le buste ne tire pas vers l’arrière dans ce mouvement.


Autre déplacement important : 

  • La flèche : permet d'atteindre la cible par une très brusque accélération.
    Autre forme d’action pour attaquer son adversaire, elle n’est autorisée qu’au fleuret et à l’épée. Elle s'effectue en partant de la position de garde. Le facteur déclenchant de ce mouvement est un déséquilibre avant du poids du corps provoqué volontairement, coordonné avec une poussée de la jambe avant, celle-ci projetant le corps. La reprise d’équilibre s’effectuant par le passage de la jambe arrière devant la jambe avant, et se terminant souvent par une petite course pour retrouver une position de garde. Cette action n’est pas obligatoirement travaillée par tout le monde et reste utilisée par des tireurs qui sentent bien ce mouvement « fléchard ». Il est donc nécessaire que ces déplacements soient exécutés en parfait équilibre afin que le déclenchement des offensives soit le plus efficace possible.

 

 

L’attaque

C’est l’action d’offensive initiale. Elle est exécutée grâce au développement que nous avons déjà étudié, elle peut être précédée de déplacements (marche / retraite), elle est destinée à toucher l’adversaire. Nous trouverons plusieurs formes d’attaques :

  • simple : exécutée avec un seul mouvement de l’arme pour aller toucher une cible.(Ex le coup droit au fleuret :coup porté directement sur la poitrine de l’adversaire avec la pointe)
  • composée : exécutée avec un ou plusieurs mouvements de l’arme (appelée feinte) avant d’aller toucher la cible.

Dans la pratique, on est toujours tributaire des réactions ou d’absence de réaction de mon adversaire, de la distance, de la vitesse.

 

La parade

C’est l’action défensive. Elle permet d’écarter ou de bloquer l’attaque adverse, elle est prise le plus tard possible pour éviter d’être trompé.

 

La riposte

Action offensive exécutée après avoir paré l’attaque. Elle est faite immédiatement après la parade, elle a les mêmes caractéristiques que l’attaque et peut être exécutée de la même manière directement, indirectement ou composée. Le coup est porté le plus souvent avec les bras mais peut aussi être exécuté en fente ou en flèche (en fonction de l’arme).

 

La contre riposte

Action offensive exécutée après avoir paré la riposte ou la contre riposte (mêmes exécutions).


L’assaut

Combat courtois entre deux escrimeurs, on l’appelle match en compétition, quand on tient compte du score. On peut le décrire comme une discussion entre deux tireurs, exécutant des mouvements, qui sont la succession d’attaques, de parades, de ripostes…, précédés de préparations (déplacements, actions sur le fer adverse, feintes, prise de fer…) suivant une convention au fleuret et au sabre. Dès l’allongement du bras, l’attaque devient prioritaire, l’adversaire étant obligé de la parer pour poursuivre l’échange et ainsi de suite. D’où le nom de « phrase d’armes » ou deux personnes « courtoises » discutent en évitant de couper la parole. A l’épée, la convention n’existant pas, le premier qui touche a raison, si les deux touchent en même temps, le coup sera compté double. C’est l’arme de duel par excellence, le respect de l’adversaire et le « fair-play » restant de rigueur. Les combats et les leçons commencent toujours par le geste de courtoisie, appelé le « salut ».